• J'avais couru aussi vite que mes jambes me le permettaient. La salle d'entrainement, la salle commune, la cour,... J'avais cherché partout, sans résultat. J'ouvrais la porte de sa chambre à la volée, criant son prénom, mais la pièce était vide et silencieuse. Il n'était nulle part.

    Je ressortis dans le couloir, regardant à droite et à gauche comme s'il allait apparaître d'un instant à l'autre. Posant mes mains sur mes hanches, je m'efforçais de respirer profondément et de clamer les battements de mon coeur. Il ne pouvait pas avoir disparu comme ça. Il était forcément quelque part. C'est vrai, les gens ne disparaissent pas comme ça ! Et j'avais beau avoir chercher partout où il aurait pu être en vain... Il était forcément là. Il ne pouvait pas avoir quitter les  murs du QG de la Guilde - du moins, je l’espérais grandement. Je savais qu'il était ici, dans ce bâtiment, juste là, tout près. Le seul soucis, c'est qu'il y avait des centaines de couloirs et des centaines de pièces en ces lieux.

    Où irait-il, s'il se sentait mal ? Dans un endroit qu'il aimait ? Là où il ne pourrait pas être dérangé, là il pourrait rester seul avec sa douleur. Un lieu rien qu'à lui...

    Une idée me traversa alors l'esprit. Je me souvenais des mots qu'Hayden avait prononcé un jour, un de ces rares jours où il avait accepté de parler de lui. "Ce n'est pas pour rien que je passe tout mon temps libre dans les cuisines... Là-bas au moins, les murs sont sourds et aveugles...". C'était forcément là.

    Sans plus attendre, je me ruais vers l'ouest de la bâtisse. Je lâchais des petits "pardon" à moitié mâchés lorsque je bousculais quelqu'un dans ma hâte, mais ne m'en préoccupais pas plus que cela. Il fallait absolument que je le vois. Absolument.

    Lorsque j'arrivai enfin devant la porte de la cuisine, je m'arrêta. 

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  • La sonnerie retentit comme une libération. Ses affaires volèrent jusque dans le fond de son sac en un mouvement de bras alors qu’il se levait précipitamment de la chaise pour quitter cette salle de torture – et accessoirement, salle de cours. Enfin !! C’en était fini des fonctions mathématiques et de leurs dérivées, composées et tout le tralala ! Même l’air du couloir semblait être différent de celui qui s’entassait dans la salle de maths, emplie de chiffres, de « plus l’infini » et d’inconnus X ou Y. 

    Oui, il était fâché avec les maths. Mais genre vraiment très très fâché, avec une moyenne avoisinant le trois pointé et une appréciation carrément désespérée. Bah ! On ne peut pas être bon partout. Il était un As du volant, il ne pouvait pas aussi être un génie des mathématiques. En y réfléchissant, l’excuse était un peu pittoresque, mais bref passons. 

    Il se dirigea à la hâte vers le hall du collège-lycée Frédéric Mistral, peut-être la seule partie de l’établissement qui ne faisait pas vieux et décrépi, avec son haut plafond, ses grands piliers ronds et ses baies vitrées en guise de mur. Là, patientant à côté de la borne de réservation des repas, alors que la pièce se vidait de plus en plus, il consulta son portable. L’écran indiquait un nouveau message de « Mon Ange », reçu deux heures avant. C’était sa petite-amie, Coralie, qui précisait qu’elle avait un devoir sur table de biologie et qu’elle sortirait sûrement un peu en retard. Il ne lui répondit pas de peur de la déconcentrer pendant qu’elle terminait son interro. 

    « Pas de soucis, p’tit ange, courage ! », pensa-t-il en rangeant son portable dans la poche de son jean.

    Son père devait déjà être là, garé le long du bâtiment Est, mais tant pis il attendra. Il serait prêt à attendre la nuit des temps si à la fin il pouvait revoir Coralie, avec ses grands yeux marron et ses magnifiques cheveux couleur cendre.

    Il commençait à divaguer sur elle quand il entendit une voix familière et cristallin.

    Tommy !!

    Il se retourna à l’annonce de son prénom et découvrit le petit minet souriant de sa petite copine, qui tendait bras et lèvres pour recevoir un câlin et le baiser qui allait avec, comme à chaque fois qu’ils se retrouvaient. Il ne se fit bien sûr pas prier et la souleva dans ses bras en l’embrassant.

    - Alors, comment ça s’est passé ? demanda-t-il après l’avoir reposé.

    - Un devoir monstre pour un temps minime. Total : entorse du poignet et peut-être même du cerveau ! plaisanta-t-elle en frottant son poignet droit.

    Il faudrait déjà que tu en ais un, de cerveau…, se moqua-t-il alors qu’elle lui assénait déjà des coups sur l’épaule avec ses petits poings minuscules. Allez, mon père nous attend.

    Il l’entraina dehors, saluant au passage un camarade de classe, et ils rejoignirent le père du garçon dans sa Citroën C4 noire. Tommy prit place derrière le volant et laissa Coralie monter derrière lui. Cela faisait maintenant plus d’un an qu’il faisait de la conduite accompagnée, et forcément, avec un père qui rêve de voiture de sport, l’adolescent avait vite appris à conduire comme un dieu. Bon, peut-être était-ce exagéré, mais il était plutôt doué. Rouler était presque devenu une passion ; la vitesse, l’adrénaline, il n’aurait pas pu s’en passer. Une passion que son père lui avait transmise sans le vouloir, avec sa maitrise des virages au frein-à-main.

    C’est pourquoi, tous les soirs après les cours, depuis que son père avait changé de boulot – l’ancien étant « rempli d’incompétents » disait-il – et qu’il finissait assez tôt pour arriver à la fermeture du lycée, Tommy raccompagnait sa petite-amie chez elle avant de rejoindre son propre foyer.

     

    Ce soir-là, les routes n’étaient pas très bondées comparé à d’habitude, où il fallait un quart d’heure pour sortir des remparts qui entouraient la ville bien que le lycée n’en fut même pas à un kilomètre. Le jeune garçon pouvait donc rouler tranquillement – ou plutôt « comme il le souhaitait ».

    Ils traversèrent le grand pont pour rejoindre la nationale qui reliait le Gard au Vaucluse. Tommy avait souvent emprunté cette route, aussi, il y fit moins attention qu’il n’aurait dû. Il préférait contempler Coralie dans le rétroviseur. La nuit était tombée en cette fin de saison automnale, et hormis les quelques lampadaires de la ville qui longeait la nationale, seule la Lune éclairait l’extérieur. Les reflets de l’astre sur la joue de Coralie lui donnaient l’impression qu’elle avait une peau en porcelaine, d’une blancheur immaculée. Un petit rayon se glissait dans son œil marron – celui côté fenêtre – et le faisait briller comme si c’était une source de lumière. Derrière elle, une voiture envoyait ses phares jaunes sur le parebrise, formant un halo doré tout autour de la jeune fille. Un ange. Voilà ce qu’elle était, ni plus ni moins : un ange descendu sur Terre dans toute sa splendeur pour prendre soin du cœur de Tommy.

    Enfin, c’était l’impression qu’il avait.

    Mais avec sa douceur et son rire enfantin, que pouvait-elle être d’autre ? Une déesse, oui, pourquoi pas, il y avait songé aussi. La réincarnation d’Aphrodite, ou la déesse de la beauté et de l’amour, et du rire le plus mignon de tout l’Univers. Ah ! Quel rire ! Tommy serait capable de l’enregistrer pour pouvoir l’entendre à tout moment. C’était pire qu’une drogue !

    Coralie trouva son regard dans le rétro, et sourit en comprenant qu’il n’arrêtait pas de lui jeter des coups d’œil. Ses joues se tintèrent de rouge, et malheureusement pour elle, Tommy le vit grâce aux lumières de l’extérieur. Il ne put alors se retenir de sourire, si bien que même son père le remarqua.

    - Tommy…, commença-t-il sur un ton de reproche, regarde la route je te prie.

    Les deux amoureux pouffèrent et le garçon obtempéra, non sans jeter un dernier regard dans le rétroviseur.

     

    Après un dernier baiser, les deux amoureux se quittèrent et Tommy reprit place au volant de la C4. Allumant la radio, insérant le CD du dernier album de Simple Plan dans la fente prévue et choisissant la première piste à écouter, il démarra – un peu trop vite – et prit la direction de la maison.

    Son père lui parla de sa journée, racontant comment il avait réussi l’exploit de ranger son bureau alors qu’on n’y voyait plus le bois depuis des semaines à cause de la masse de papier qui l’étouffait. Il faut dire que ce n’était pas quelqu’un qui rangeait. C’était toujours la mère de Tommy qui passait derrière lui pour remettre en place tout ce qu’il dérangeait, et elle le surnommait d’ailleurs son « grand bébé » puisqu’il se conduisait comme un enfant de cinq ans.

    Le sujet de conversation bifurqua alors sur la journée du garçon. Il avait eu une journée longue mais légère, vu que le cours de philosophie s’était résumé en deux heures de film sur le conflit entre trois religions et qu’il en était de même pour l’heure d’anglais. C’était vraiment l’heure de mathématiques, de torture, qui l’avait achevé. Mais il n’eut pas le temps de dire quoi que ce soit. Il fut soudain pris d’assaut par une crampe à la poitrine. Gémissant de douleur, il se plia en portant une main à son cœur. Sa deuxième main s’efforçait de garder le volant le plus droit possible pour rester sur la route, mais la douleur était si forte que la voiture zigzagua entre les deux voies. Son père réagit immédiatement. Il écrasa son point sur le bouton triangulaire rouge du tableau de bord pour allumer les warnings et  attrapa le volant du mieux qu’il put pour redresser la voiture. Les pneus crissèrent sur la route jusqu’à rencontrer le trottoir pour s’immobiliser en travers. Haletant, Tommy serrait ses deux mains contre lui le plus fort qu’il pouvait, comme si ce geste pouvait mettre fin à la douleur.

    - Tu veux ouvrir la fenêtre ? Prendre l’air, une ambulance ? Dis-moi quelque chose à la fin !

    Il ne l’entendait pas. Ses mots ressemblaient aux murmures du vent qui dansait entre les arbres de la forêt derrière sa maison, des sons tellement opaques qu’il n’aurait su dire si son père criait ou mimait simplement le mouvement d’une discussion acharnée. Sa tête résonnait comme si on y tambourinait sur la grosse caisse d’une batterie. Ou peut-être était-ce les battements affolés de son cœur qui remontait jusque sous son crâne.

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  • Mon Dieu si tu existes, aide moi parce que j'ai le cœur qui va exploser. J'ai peur. Je tremble en écrivant, je rate la moitié de mes lettres et mon cœur bat si vite que ma vue se trouble. J'ai peur. J'ai tellement peur.

    Je sais que je dois me calmer. Inspirer, expirer. Inspirer, expirer. J'ai besoin de relâcher la pression, de me vider la tête de vider mon esprit de toutes ses horreurs que j'ai entendu et que j'ai constaté. S'il vous plait, laissez moi réfléchir tranquillement? 

    Cette maison qui était mon havre de paix, perdu au milieu de sa campagne avec ses champs et ses animaux. Cette maison vient d'être souillée par des révélations qui me bouleversent. Pourquoi ? J'aurais peut-être préféré rester dans le déni. Mais c'est trop tard. J'ai accepté. J'ai accepté d'écouter, maintenant j'en paie le prix. Je voulais aider, je sais que je veux toujours aider. Mais je suis trop généreuse peut-être ? Elle me l'a dit. Tu es quelqu'un de généreux et qui donne de l'amour. Oui, parce que ça me parait normal d'aider quelqu'un a retrouver son chemin quand il se perd. Mais aujourd'hui je le paie. Aujourd’hui; quand je le verrais, quand je le regarderais dans les yeux, j'aurais peur. Peur de lui, peur de ce qu'il peut faire, peur de ce qu'il peut ME faire, faire à ses enfants. Est-ce qu'il est fou ? Est-ce qu'elle m'a dit la vérité ? OU est-ce qu'elle a enrobé pour servir son histoire et qu'elle s'en est servi pour e faire aller dans son sens.? J'ai besoin d’extérioriser tout ce que j'ai dans la tête. Mon Dieu, je ne crois pas vraiment en toi, mais s'il te plait, j'ai déjà eu un drame affreux dans ma famille. Promets moi que cela ne se reproduira pas dans celle ci. Parce que c'est comme une deuxième famille pour moi. C'st comme un nid douillé où je pouvais me sentir chez moi. Maintenant c'est quoi ? Un endroit souillé par son passage et par ses paroles.

    J'ai tellement peur. J'ai tellement de mal à respirer.

    Je ne peux rien lui dire. Je ne peux rien leur dire. Ça leur ferait du mal, je suis sûre que cela se retournerai c contre moi. Mais je peux tout lui dire à lui non ?  C'est l’homme de ma vie, c'est mon âme sœur, je peux tout lui dire. Même si c'est sur son père ? Même son père est un monstre ?

    Pourquoi les plus dangereux sont les plus innocents ? Pourquoi les plus proches sont les pires ? S'il vous plait, dites moi qu'elle a menti et qu'elle l'a fait exprès pour se donner raison. Dites moi que c'est elle la méchante et que c'est lui l'innocent.

    Je ne dois rien à personne. Ce ne sont pas mes affaires. Ce ne sont pas mes problèmes. Ils sont adultes. Mais leur âge ne leur a rien apporté. Les multiples trahisons sont milles fois pires quand on est adultes non ? On est censé avoir vécu, on est censé se connaître assez pour savoir les bêtises qu'on fait. Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ???????

    Comment je vais faire pour le regarder en face maintenant que je sais tout ça ? Mais est-ce que c'est réel ? Est-ce que ce n'est pas exagéré ? est-ce que j'espère que ce soit exagéré justement pour mieux vivre avec ? Ou est-ce que depuis le début je le regarde comme si c'était un prédateur parce que je sais au fond de moi qu'il est complètement malade ? Est-ce que c'est un psychopathe ? Encore un ? Pourquoi si proche ?

    Je n'étais pas déjà assez proche de l'autre ? Un vieux monstre immonde ça ne suffit pas ? Pourquoi ? Laissez-moi en dehors de ça. Laissez moi tranquille. Je ne veux pas.

    Mon mur était tombé. Maintenant, tout ce à quoi je pense, c'est reconstruire ce mur du plus haut que je peux et me terrer derrière jusqu'à ce que je sorte de cette maison. Je veux sortir de cette maison. Je ne veux plus le voir? Je serais incapable de le regarder dans les yeux sans vomir. Je crois que je vais vomir. Cet homme est un monstre. Ou est-ce qu'elle envenime ? Oui, s'il vous plait, pitié, dites moi qu'elle se trompe. Parce qu'un homme qui fait ça maintenant, ça ne lui sera plus jamais suffisant dans 10 ou dans 20 ans. Je refuse d'avoir une vie près d'un homme comme celui-ci. Je refuse que mes enfants côtoient un homme comme lui. Dites moi que c'est faux. Dites moi ? Dites moi qu'elle se trompe et que c'est elle qui a besoin d'un psychiatre. Dites moi que je suis trop stupide et que je ne dois pas m'en préoccuper. Dites que je réagis trop violemment et que c'est rien. Ce n'est qu'une histoire de cœur qui a mal tourné. Ce n'est pas ce que je crois. Cet homme est un père un peu autoritaire certes mais il aime ses enfants et il ne fera jamais de mal à un enfant. Oui, j'en suis sûre. NON. Dites moi que ce n'est pas mon Ange qui m’envoie un avertissement. S'il vous plait...

     OK. C'est bon. Je viens d'écrire un paragraphe immense qui a tout simplement disparu parce que j'ai cliqué au mauvais endroit. Mais peu importe. Maintenant, c'est très clair dans ma tête. Peu importe qu'il soit un homme bon ou un pervers narcissique, un détraqué mental. Ca n'a aucune importance, parce que je suis plus forte que lui. Ce faible qui utilise la souffrance perverse, qui aime les conflits, qui est complètement dérangé psychologiquement. Cet homme, non, ce monstre, s'il existe vraiment, alors je me battrai contre lui. Pour moi, pour mon homme, pour ma famille, pour mes futurs enfants, je jure sur tous les dieux du monde - si vous existez vraiment - je me battrai jusqu'au bout. Ce monstre ne touchera pas à ceux que j'aime. Qu'il aille se complaire dans sa laideur et sa perversité ailleurs. Mais ici, avec ces personnes si belles et si pures, ce sera à moi qu'il aura affaire. Qu'il ne s'avise pas d'essayer quoique se soit. Parce qu'à partir de maintenant, que ces histoires soient des fables ou non, je le garderai à l’œil.

    Mon amour ne saura rien, personne ne saura rien à part vous, mes chères confidentes. Vous êtes toujours là pour m'aider à me remonter le moral. C'est étrange non ? Mais je vous promets à vous aussi, que je ne laisserai pas un deuxième monstre salir ma famille. Je serais là. Je vous protégerai. Je te protégerai mon amour de la folie de ton père (ou de la folie de cette femme si triste). Mais je te protégerai. Comment réagirais-tu si je te disais que ton père est un homme qui ne peut s'empêcher de faire souffrir les personnes qu'il aime, qui n'aime les choses que lorsqu'elles sont sales, vicieuses et perverses ? Je ne pourrai jamais te dire ça... J'ai tellement peur de te perdre... Même si j'ai en toi une confiance absolue, tu as une confiance absolue en ton père. Et jamais je ne pourrai te révéler ces choses immondes et dégoûtantes qu'elle m'a dites

    J'espère tout simplement que ça ne va pas se retourner contre moi à la fin...

    Je t'aime mon amour. Je te protégerai, toi, ta sœur, les gens que j'aime, nos futurs enfants. Je serai là contre lui. Jamais il ne touchera à qui que se soit. Je vous aime trop pour ça. Merde, je vais vraiment vomir.

    Pardon de ne rien dire, j'ai peur de répéter des bêtises. J'ai peur qu'elle m'ait trompé. Même si mon cœur et mon esprit y voient une vérité, tout ce qu'il y a de plus nu et de plus réel. Je suis désolée, je ne dirais rien... J'espère de tout mon cœur que je ne le regretterai pas...

    Je t'aime.

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  • Je vois des couleurs, vives, brillantes...magnifiques !

    L'air est frais, doux, pur.

    Le vent soulève les feuilles des arbres et secoue leurs branches.

    Les oiseaux piaillent et les gens rient.

    Aujourd'hui, au moins pendant une minute parfaite, le monde semblait en paix...

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  • Au commencement des Mondes, à des millénaires de notre monde actuel, les Hommes étaient des êtres faits de matière stellaire et d’énergie sombre. Ils n'avaient ni corps ni sentiments, et ils n'étaient régis par aucune société, ni par le temps qui passe.  Le Monde organisait sa naissance et son propre développement. Les Hommes étaient ses créations, des êtres purs et immatériels. Ils étaient, tout simplement. Le concept de vie n'existait pas, chacun avait simplement un rôle à remplir pour l' Univers, c'est à dire ce Monde, parmi les centaines d'autres, puisse se développer. Car lui-même avait pour rôle de grandir et de se renforcer. D'épanouir sa puissance et d'enrichir son Monde.

    [...]et protégeant les systèmes qui s’y épanouissaient. Ils étaient les gardiens de l’évolution du monde. Ils n’avaient ni sensations ni émotions, nuls besoins et nulles envies. Leur rôle était simple : protéger les galaxies.

     

    Un jour, alors qu’un Homme veillait à la croissance du système planétaire qui lui était confié, il se produisit quelque chose que même l'Univers ne put prévoir. Si le Temps est Maître du Monde, le Hasard est indomptable et imprévisible.

    Une distorsion, une anomalie naturelle créée par la matière sombre présente dans l’Univers, changea subrepticement la nature de l’Homme. Elle le rendit sensible à la gravitation.

    Il se mit à ressentir. A ressentir l’envie, le besoin féroce, de s’approcher. Plus près. Encore plus près. Jusqu’à toucher cette petite planète bleue qui brillait plus que toutes les autres. Mais il ne pouvait pas. Ce n’était pas son rôle. Or, comment l’Univers peut-il s’organiser si chacun ne remplit pas son rôle ?

    Mais l’Homme, tourmenté par la force gravitationnelle, ne s’en rendit compte que trop tard… Il se créa un corps physique et se posa sur sa planète adorée.

    Sauf que l’astre était trop jeune et trop faible pour supporter l’arrivée si soudaine de l’Homme. Alors, incapable de résister à la puissance de l’Être, toute sa surface fut réduite à néant. Des nuages de poussière, de cendre et de flammes dévorèrent toute la biomasse de la planète. En quelques secondes, il ne resta plus rien.

    Plus rien, à part un Homme, brisé devant le massacre qu’il avait engendré.

     L’Univers découvrit l’horreur de la catastrophe. Ainsi, en guise de punition, il bannit l’Homme au cœur de sa planète chérie et le condamna à brûler pour l’éternité dans le noyau de l’astre.

    L’Univers créa un nouveau gardien pour ce système planétaire, et en affecta un autre tout particulièrement à la pauvre planète anéantie. Il dota le gardien d’une forme et d’une vie adaptée à la constitution de l’astre afin d’éviter tout nouveau désastre.

    Ainsi, le premier Gardien mis les pieds sur Terre. Ce dernier, qui fut nommé Alagbato, eu la lourde tâche de reconstruire ce qui avait été détruit. Pendant des millénaires, il veilla sur la planète et sur son renouveau. Petit à petit, poussière après poussière, goutte après goutte, la terre redevint fertile, les océans et la végétation reprirent leurs droits sur le feu et la cendre. A nouveau, il y eu la Vie.

    Des siècles et des siècles d'existences sur Terre se déroulèrent sans heurts. Le monde devînt plus beau, plus grand et plus puissant. La surface de l’astre retrouva sa splendeur passée et les êtres qui la peuplaient, aussi variés que complexes, en firent sa richesse.

    L’époque de la Désolation fut oubliée.

    Iparun, le Destructeur, le Damné, fut oublié.

    Mais l’Univers n’avait pas détruit son fils. Iparun survécut à ses siècles de torture. Désespérément perdu dans son noyau, il ne connut que la douleur. Et de cette douleur naquit la haine, la rancune, la jalousie. Si la brûlante puissance du noyau et ces années passées sous Terre l’avaient affaibli, son ressentiment n'avait fait que croître.

     

    C’est pendant les premiers siècles de l’existence humaine que le Damné s’échappa de sa prison de feu.

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